Autrefois

La commune a été baptisée successivement « Coterna » (1184), « Corterne » (1269) et enfin « Couterne ». Son nom viendrait du latin « cortem » qui signifie « domaine rural ». En 1913, la commune se nommait « Couterne les Bains », puisque les Thermes se situaient sur son territoire. La création de Bagnoles de l’Orne a alors fortement réduit la superficie de Couterne.

Il y a fort peu de documents nous permettant de connaître l'origine de Couterne. En pleine forêt gauloise il y avait sans doute, dans son voisinage et notamment sur les crêtes de la forêt d'Andaines, des voies pour amener des minerais vers Jublains où on les stockait avant de les expédier  vers Rome.

Entre Mayenne et Vée se trouvait peut être aux temps carolingiens la ferme d'Arnon, d'où Cout Arnon, à moins qu'il ne s'agisse de Couterminum, une frontière le long de la Mayenne ou encore de « colle terno », les trois collines, de Lassay, Lignou et Montsorret ? On ne sait.

 La terre était assez pauvre mais les ressources provenaient sans doute des moulins du Fay, de Tessé et de Bagnoles au long de la Vée dont le débit est assez rapide.            

 Il était à l'époque beaucoup plus logique d'établir les frontières au long des forêts impénétrables, Andaines ou La Ferté, que le long d'une petite rivière près de sa source, comme la  Mayenne.

La chapelle « Notre-Dame-de-Lignou », un lieu de pèlerinage, est l’endroit phare touristique et religieux de la commune. Chaque été, une salle d’exposition sur les Chouans est ouverte au public dans le château de Couterne, autre site touristique.

 Comme bien d'autres lieux de rencontres spirituelles, Lignou de Couterne est né d'une légende venue enjoliver une histoire sans doute en partie vraie.

 Cette légende veut que le Seigneur de Lignou de Briouze, dont le domaine est situé à une vingtaine de kilomètres, partant pour l'une des guerres d'Italie au temps de la Renaissance, ait voulu confier son épouse et son domaine à la Vierge dont il vénérait particulièrement une statue.

Malheureusement son intendant, pendant son absence, voulut s'adjuger le domaine ainsi que l'épouse et lorsque son Maître revint, il décida, selon la tradition, d'aller à son devant pour le saluer avec des tirs d'arbalète. Mais au lieu de tirer en l'air, l'intendant atteignit son maître qui, en tombant, implora la Vierge dont la statue  lui apparut dans un buisson d'épines.

 En procession, les habitants de Lignou de Briouze vinrent rechercher cette statue qui ne voulut pas demeurer là où régnaient le crime et l'inconduite., Elle revint d’elle-même à Lignou de Couterne et la population Couternoise comprit qu'il fallait, en ce lieu, bâtir une chapelle pour y placer la statue miraculeuse.

 Après avoir transféré le cimetière en ce lieu, on n'y enterra pas seulement des couternois mais aussi des personnes de la région voulant que leur dernière demeure se trouve aux pieds de la Vierge.

 L’association de la Chapelle de Notre Dame de Lignou, grâce à l'adhésion de 300 à 400 personnes et avec l'aide de toute la commune, a pu trouver, en une dizaine d'années, le financement pour restaurer la chapelle, y organiser des manifestations, et particulièrement,  la messe et le pèlerinage du 15 Août

 Vers la fin du XIXe siècle, Couterne allait prendre un virage. Ce village ressemblant à tant d'autres de la région rassemblés autour de leur clocher, de leurs fêtes  religieuses ou laïques, telle la fête Saint Pierre toujours célébrée de nos jours, allait  évoluer vers un bourg, certains diront une petite ville, gagnée par le commerce et l’industrie.

 A l'origine on trouve le chemin de fer, création de la ligne Alençon-Domfront et raccordement à la ligne Briouze-Bagnoles. Celle-ci prolongée jusqu'à Couterne  qui devint  alors un nœud ferroviaire avec plaque tournante pour les autorails et les motrices du Paris-Bagnoles, ce qui pouvait faire dire qu'il s'agissait d'une ligne Paris-Couterne !

 Conjointement le remplacement des moulins par la minoterie engendra le bâtiment que tout le monde connaît. Après une période d’abandon, celui-ci revit grâce à une association qui en devenue propriétaire.

 Mais Couterne n'était pas seulement un centre ferroviaire. On connaît trop au carrefour,  de nos jours, la ronde infernale des camions, pour ne pas se rendre compte que notre bourg est aussi un nœud routier entre Paris - Brest  et Caen - Laval

Nous ferons enfin une mention spéciale pour le peintre Jean Hélion, incontestablement le plus célèbre des couternois, bien connu des milieux artistiques.

 Une rétrospective de ses  œuvres eut lieu voici quelques années au Centre Pompidou à Paris et à l'Abbaye aux Dames à Caen. Sa peinture, d'abord abstraite, devint figurative et reconnaissable par l'influence d'un cubisme qui transparaît dans ses personnages.

 On lui doit environ 2 000 œuvres réparties à travers le monde mais cela ne l'empêcha pas de revenir souvent sur la tombe de ses parents à Couterne où il avait des amis. En vieillissant, il eut le malheur de devenir aveugle et dicta ses souvenirs  où on reconnaît aussi son talent d'écrivain.

 Du cimetière où il repose, l'homme au chapeau salue ceux qui le regardent. Que Couterne porte désormais cet emblème est le signe de l'esprit d'accueil et de convivialité dont notre commune tient à se parer.

 

 LE CHÂTEAU DE COUTERNE

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Situé à 2 Km de Bagnoles de l’Orne, le château de Couterne a été construit en 1542 par Jehan de Frotté, chancelier de Marguerite de Navarre.
En granit et recouvert de briques, il a été agrandi au XVIIIe siècle. Il est inscrit à l’inventaire des monuments historiques depuis le 17 avril 1931.
Le château est construit dans un parc d’une vingtaine d’hectares. Celui-ci est sillonné par plus de 3 km d’allées entretenues et boisées propices à la promenade et par lesquelles vous longerez tantôt la rivière, tantôt l’étang.
Une salle d’exposition a été aménagée : on peut y découvrir plus de 250 objets historiques ou d’usage courant qui retracent l’histoire de la demeure et de la région, évoquant les conflits religieux entre catholiques et protestants, la révolution, la Chouannerie et la vie du XIXe siècle.
Des robes et des costumes très rares du XIXe siècle sont exposés dans une salle à proximité du parking.

Quatorze générations de « De Frotté » s’y sont succédé sans interruption de Johan de Frotté à Edouard de Frotté, actuel propriétaire, qui fut maire de Couterne de 1989 à 2001.
Ouverture de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 18h00, du 12 juillet au 6 septembre, du mardi au samedi, ainsi que lors des journées du patrimoine. Tarifs : Salle d’exposition, 2 €, visite libre du parc. Accessible aux personnes à mobilité réduite.

Pour plus d’information, vous pouvez consulter le site internet >>>http://chateaudecouterne.over-blog.com/